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Le FIV (Virus de l’Immunodéficience Féline)

 

 

LE VIRUS

 

Le FIV est un Rétrovirus (virus à ARN), comme le virus FELV, dont il diffère cependant par la forme. Le génome, les protéines qui le composent et la pathogénie chez le chat font qu’il appartient au genre des Lentivirus (ou virus lents). Il présente de fortes analogies avec le virus du SIDA humain (HIV), du point de vue de la structure et du génome. Tous deux possèdent une variabilité génétique très importante. Le FIV se réplique principalement dans les lymphocytes T4 (Helpers) du chat, tandis que le HIV se réplique exclusivement dans les lymphocytes T4 humains.

 

LA TRANSMISSION

Le chat domestique et quelques féidés sauvages (lion, jaguar, tigre...), peuvent être infectés. Comme tous les lentivirus, le FIV est fortement adapté à l’espèce qu’il infecte, et il ne peut en aucun cas se transmettre à d’autres animaux domestiques (chien notamment), ni à l’Homme : aucune étude (notamment chez des propriétaires de chats infectés), n’a montré que le FIV puisse infecter l’Homme ou provoquer une quelconque maladie chez lui.

Le FIV se transmet quasi-exclusivement par morsure... mais une seule morsure suffit ! Une transmission de la chatte aux chatons au moment de la naissance (passage dans la filière pelvienne), par le lait, ou à l’occasion d’un léchage très prolongé semble possible, de même qu’une transmission par voie sexuelle, mais ces modes de contamination sont tout à fait marginaux.

Le virus ne survit pas plus de quelques heures en dehors du chat : il n’y a donc pas de risque de transmission par les écuelles ou les litières communes (contrairement à ce qui se passe avec le FELV), en se couchant sur les mêmes coussins, etc.

On trouve des chats infectés par le FIV partout dans le monde. 

Les taux d’infection varient beaucoup, de 0 % chez des chats d’intérieur ne sortant pas, à 10-15 % ou plus dans des populations de chats malades ou à risque. Les chats mâles non castrés, vivant à l’extérieur et qui se bagarrent (avec des abcès à répétition), sont globalement les plus exposés, vu le mode de transmission par morsure, En revanche, pour la même raison, le FIV ne se répand pas (ou très peu) dans une maison avec plusieurs chats dont un est porteur du virus, Si tous s’entendent bien et ne se bagarrent pas.

 

PATHOGÉNIE ET SYMPTÔMES

Le FIV pénètre dans certaines cellules du chat, notamment dans les lymphocytes T4. Son ARN se réplique en ADN, qui va s’intégrer au génome de la cellule-hôte. Il pourra ainsi rester en sommeil plusieurs années, pendant lesquelles le chat ne montre aucun signe de maladie. S’il se réactive un jour, le FIV provoque alors la destruction des lymphocytes T4, et une diminution de l’immunité du chat infecté. Celui-ci devient alors sensible à toutes sortes de virus, bactéries, protozoaires ou champignons présents dans l’environnement, et qui ne posent aucun problème aux chats ayant une immunité normale.

 

Après la morsure contaminante, le virus est transporté dans les ganglions les

plus proches du point d’entrée, où il se multiplie dans les lymphocytes T4. Il se répand ensuite dans tous les ganglions de l’organisme, ce qui se traduit par une fièvre, et une hypertrophie de tous ces ganglions. Cette phase est temporaire, et passe souvent inaperçue.

Tout rentre ensuite dans l’ordre, et le chat devient porteur sain, souvent pendant des années. Il est néanmoins définitivement séropositif, et contagieux (par morsure) pour les autres chats.

Le jour où le virus se réveille, la maladie se manifeste de façon très variable :

Par des symptômes frustres comme un amaigrissement progressif, une anémie, des épisodes de fièvre à répétition, ou par des symptômes plus spécifiques touchant la bouche (50 % des cas : gingivites, stomatites - surtout s’il y a co-infection par le calicivirus du coryza), l’appareil respiratoire (25 % des cas : coryzas chroniques), la peau (abcès à répétition, dermites), l’appareil urogénital (cystites, Avortements) ou encore l’appareil digestif (diarrhées). (Photos ci-dessus : à droite, Princesse, jeune chatte infectée par le FIV : amaigrissement important (la chatte pèse moins de 2 kg), fièvre ondulante, déshydratation, inflammation de la bouche, de l’intestin et des articulations. À gauche, décollement et inflammation de la gencive chez un chat infecté par le FIV).

 

DIAGNOSTIC

Il existe trois raisons principales pour demander un test FIV :

- Juste pour savoir (cela peut tout de même être important avant d'adopter un chaton, par exemple)

- Pour le diagnostic, chez un chat malade : est-il malade à cause du FIV, ou doit-on chercher autre chose ?

- Par rapport aux autres chats de la maison : y a-t-il un risque de transmission ?

 

Un test rapide peut être réalisé facilement et en quelques minutes à la clinique, sur une simple prise de sang. 

Un chat séropositif (et porteur du FIV) le reste généralement toute sa vie.

Les chats deviennent habituellement séropositifs un à trois mois après contamination, mais parfois beaucoup plus tardivement (jusqu'à quatorze mois !). Si l'on trouve un chat négatif, mais qu'il a été mordu récemment et que l'on veut en avoir le cœur net, il est donc conseillé de renouveler le test deux ou trois mois après la plus récente morsure.

Inversement, la chatte transmet des anticorps anti-FIV à ses chatons, et ceux-ci seront donc souvent séropositifs, alors que très peu d'entre eux sont réellement infectés par le FIV. Un chaton trouvé séropositif avant l'âge de six mois devra donc être retesté quelques mois plus tard.

 

Dans les cas douteux, un test par PCR (polymerase chain réaction), qui met directement en évidence des fragments de matériel génétique du virus, permettra de lever les ambiguïtés.

 

TRAITEMENT

 

Globalement, le pronostic est réservé lorsque l'on découvre la présence du FIV chez un chat malade. Peu de médicaments sont actifs sur les virus en général, et sur le FIV en particulier. 

Il existe cependant quelques moyens d'action :

 

- l'interféron félin à haute dose : en stimulant les défenses de l'organisme et par son action antivirale, l'interféron peut parfois faire disparaître les symptômes chez un chat malade à cause du FIV. Les principaux inconvénients de ce traitement sont son coût élevé… et le fait que ça ne marche pas à tous les coups, loin de là!

 

- l'interféron humain à faible dose : utilisé depuis des années de façon empirique, une étude récente vient de démontrer statistiquement son intérêt pour améliorer le tableau clinique, et prolonger significativement la durée de vie (96 % de survie à quinze mois chez les chats FIV+ ainsi traités, contre 16 % chez les témoins ne recevant pas d'interféron). Faible coût, absence d'effets secondaires, facilité d'administration… pourquoi s'en priver ? il n'est cependant efficace que chez les chats infectés sans symptôme, ou présentant des symptômes peu marqués, afin d'éviter le développement ultérieur de la maladie. Il sera certainement peu intéressant chez un chat en "bout de course", présentant des symptômes graves.

 

- le traitement de soutien, et des maladies de sortie : chez un chat infecté par le FIV qui fait des abcès ou des coryzas à répétition, on pourra toujours opérer les abcès et traiter les coryzas. Il arrive parfois qu'après deux ou trois abcès successifs, le chat n'ait plus d'autre problème de santé pendant des années. Des perfusions, des anabolisants, des médicaments contre l'inflammation et la douleur (en cas de problèmes de bouche notamment), une couverture antibiotique contre les maladies de sortie… permettront parfois au chat FIV+ de passer un mauvais cap, et de repartir pour quelques années. Malheureusement, cela ne marche pas à tous les coups…

 

 

ET QUEL RISQUE POUR L'HOMME ?

 

Bien qu'il existe des analogies entre le FIV du chat et le HIV humain, aucune étude n'a pu montrer qu'il existe un risque de transmission du FIV à l'Homme.

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